« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absences dans la mémoire des vivants »
Jean d’Ormesson.
En France, les dernières statistiques sur le suicide et les tentatives de suicide sont alarmantes : environ 9 000 décès par suicide sont recensés chaque année en France, soit environ 25 décès par jour. On estime qu’il y a environ 200 000 tentatives de suicide chaque année en France, 80 000 hospitalisations sont liées à des tentatives de suicide.
Les jeunes et les adolescents sont de plus en plus concernés, on remarque une hausse notable des tentatives dans ces catégories d’âge.
70 000 tentatives chez les jeunes de 15 à 24 ans, c’est la 2ème cause de mortalité chez les jeunes.
J’ai écrit ce spectacle, mon histoire véridique, pour évoquer la perte d’un amour, celui de ma femme. Dépressive chronique, elle s’est suicidée. Je subis sa décision, je ne peux pas changer le passé, je peux seulement témoigner, je dois témoigner.
Avec humilité, je tente d’emprunter le chemin de Charles Baudelaire : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ».
Le spectacle « Je t’aime mais… » est amour, une passerelle pour engager un échange. Un échange sans tabou, libre et doux. Je ne suis ni médecin, ni psychologue, je suis artiste. Je souhaite ouvrir la porte « Espoir » à toutes les personnes qui ont été ou sont dans un mal-être profond, caché, parfois honteux et également traiter du processus de résilience que doivent accomplir les personnes dont un proche est passé à l’acte.
Hier le deuil, un repli sur soi, aujourd’hui une blessure toujours présente mais cicatrisée. Aussi j’offre un récit, une ouverture, un élan vers les autres pour crier oui on peut s’en sortir.
Aussi, je veux contribuer à la prévention du suicide et démocratiser le fait d’en parler en utilisant les formes d’expressions que je maîtrise : le théâtre et la chanson.
C’est par le dialogue que commence la guérison…
« Je t’aime mais… » est un seul en scène mêlant théâtre et chansons. Je m’accompagne d’une marionnette pas comme les autres : « Mario ». Je raconte mon histoire, je retrace la chronologie des faits; je traverse les étapes incontournables du processus de deuil (choc et déni, douleur et culpabilité, colère, marchandage, dépression, acceptation puis reconstruction).
Comme un duo de clowns, nous avons d’un côté l’enfermement de l’endeuillé et de l’autre l’impertinent qui bouscule « François » et le ramène à la réalité, à la vie.
Mario, l’enfant libre de l’inconscient est vrai, authentique, créatif, joueur et par ses interventions impertinentes encourage à aller ailleurs, à ouvrir d’autres portes.
Avec ses rimes et ses jeux de mots, il provoque un discours intérieur, il apporte la légèreté à la gravité.
Sur un sujet dramatique, la tonalité humoristique propose des issues pour aimer la vie à nouveau…
Ainsi au travers de ce prisme, il autorise à emprunter d’autres voies sur le chemin de la résilience. On aime Mario même s’il bouscule. Le débat est ouvert avec beaucoup d’empathie et de liberté : « la vie est la mort ».
« Je t’aime mais… » égrainé de certaines de mes chansons pour accompagner mon parcours de vie. Elles traduisent l’affection, la tendresse, le regret…on entend l’amour donné.
François MANUELIAN
Stéphane RATELADE
Marie – Claire BRACONNEAU
Joanna BELLONI
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